Impact de la guerre en Ukraine sur le travail de coopération au Burkina Faso

La guerre en Ukraine est une tragédie que le monde n’a pas connue depuis de nombreuses années, des millions de personnes perdent leur maison, leur avenir et, malheureusement, beaucoup d’entre eux leurs vies. De telles catastrophes ont aussi de graves répercussions sur d’autres populations vulnérables, comme la population rurale du Burkina Faso.

Le Burkina Faso est l’un des pays les moins avancés du monde où une grande partie de la population vit de l’agriculture de subsistance. Dès lors, le travail des ONG de coopération a pour but d’éradiquer la pauvreté et d’améliorer la sécurité alimentaire.

Aujourd’hui, la sécurité alimentaire n’est pas acquise pour toute la population du Burkina Faso. A travers le projet 2018-2021 réalisé en collaboration avec la FEPAB, notre ONG a pu améliorer la sécurité alimentaire de 80 000 personnes parmi la population cible, mais cela reste néanmoins un équilibre très fragile qui dépend de facteurs climatiques, géographiques et politiques.

En raison du changement climatique, la zone dans laquelle l’agriculture peut être pratiquée efficacement se déplace continuellement vers le sud. Peu à peu, les récoltes diminuent jusqu’à ce que les familles ne puissent plus produire suffisamment. Pour combler ce manque, les familles doivent s’approvisionner sur le marché, si elles en ont les moyens financiers.

La crise sanitaire a également un impact direct sur la population rurale du Burkina Faso. Combien de familles ont été et sont réellement touchées par la maladie, on ne peut que l’estimer pour le moment, les inconnues sur les chiffres des malades et des morts sont bien trop grandes. Un impact que nous pouvons cependant constater est celui du prix des produits agricoles. En effet, en 2020 et 2021, suite à la crise sanitaire, celui-ci a augmenté de 129%.

A ceci s’ajoute une guerre entre des pays qui représentent une grande partie de la production agricole exportée au niveau mondial. Bien que le Burkina Faso ait une économie de subsistance, il est néanmoins dépendant de la chaîne d’approvisionnement mondiale. 60% des céréales utilisées sont importées directement de Russie et d’Ukraine.

Covid et guerre combinés, au cours de ces deux dernières années, les prix des produits agricoles ont augmenté de 157 %. Si en 2020 50KG de maïs coûtaient 8500 FCFA, aujourd’hui ils coutent 22000 FCFA. Cette hausse ne se limite pas qu’aux produits agricoles mais s’applique aussi au prix des engrais et de l’essence.

Dans une économie développée, cette augmentation des prix se ressent et exerce une pression sur le pouvoir d’achat, mais au Burkina Faso cela signifie qu’une grande partie de la population retombe dans la pauvreté et donc dans une insécurité alimentaire.

Les pays les moins avancés sont finalement ceux qui souffrent le plus de ces trois crises. Dans la situation actuelle, le travail de notre ONG est d’autant plus important.

Pour en savoir plus:

https://www.researchgate.net/publication/261004312_Impact_des_changements_climatiques_sur_les_revenus_agricoles_au_Burkina_Faso

https://unctad.org/system/files/official-document/osginf2022d1_en.pdf

https://www.france24.com/fr/émissions/journal-de-l-afrique/20220317-l-afrique-face-au-risque-de-crise-alimentaire-avec-la-guerre-en-ukraine

https://www.economist.com/middle-east-and-africa/how-the-invasion-of-ukraine-will-spread-hunger-in-the-middle-east-and-africa/21808072

LLJ – Service Coopération

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